LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES DE L'ÉVANGILE : UN APPEL À RECONSIDÉRER VOTRE APPROCHE ENVERS LA DIASPORA
Je risque peut-être de perdre certains amis après cette lettre, mais je crois qu’il est temps de traiter ce sujet avec vérité et amour.
LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES DE L'ÉVANGILE :
UN APPEL À RECONSIDÉRER VOTRE APPROCHE ENVERS LA DIASPORA
À tous les ministres, pasteurs et responsables du Corps de Christ à travers le monde,
Que la grâce et la paix vous soient multipliées dans le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
Je vous écris aujourd’hui, non pas par amertume, mais avec un profond fardeau spirituel et une vive inquiétude. Une tendance inquiétante a émergé ces dernières années et doit être abordée de toute urgence – pour le bien de l’Évangile, pour l’unité de l’Église, et pour la santé spirituelle et relationnelle des familles dans le Corps de Christ.
Nous voyons de plus en plus de ministres ( dont plusieurs à la tête de grands ministeres) concentrer activement leurs efforts vers les chrétiens vivant dans la diaspora. Des programmes en ligne, des enseignements, des séances de prière, des rassemblements prophétiques et des campagnes de collecte de fonds sont diffusés presque quotidiennement, souvent sans aucun égard pour les réalités locales et les responsabilités personnelles de ces croyants.
Bien qu’il n’y ait rien de mauvais en soi à utiliser les plateformes numériques pour édifier les saints à l’échelle mondiale, les motivations et les méthodes de plusieurs de ces initiatives ont dérivé d’un service centré sur Christ vers une quête centrée sur l’homme et sur le gain matériel. C’est une déviation dangereuse, et j’en appelle avec amour mais avec fermeté à chaque ministre impliqué à s’arrêter, à réfléchir, et à reconsidérer le véritable but de son appel.
LE COÛT D’UNE DÉMARCHE SPIRITUELLE DÉMESURÉE
De nombreux croyants dans la diaspora sont aujourd’hui épuisés, divisés et confus, tiraillés entre leur engagement envers les églises locales dans leurs pays d’accueil, et leur loyauté envers les ministères de leurs pays d’origine. Les décalages horaires sont rarement pris en compte. Les programmes se prolongent souvent tard dans la nuit, perturbant le sommeil et les horaires de travail. Les parents sont aspirés dans des directs sans fin, pendant que les enfants se sentent négligés. Les mariages souffrent. Les églises locales sont affaiblies. Le témoignage de Christ dans les nations est obscurci.
La structure spirituelle censée édifier l’Église est, dans certains cas, en train de détruire des foyers.
Nous devons nous poser la question avec sincérité :
Est-ce là le fruit du Saint-Esprit ? Ou bien le résultat d’une ambition débridée et d’une manipulation spirituelle déguisée en ministère ?
LE MINISTÈRE EST UN SERVICE, PAS UNE POSSESSION
À tout ministre qui a cédé à la tentation d’utiliser la diaspora comme une source de revenus, je vous en conjure : repentez-vous.
Le peuple de Dieu ne vous appartient pas. Ce ne sont pas des distributeurs de monnaie spirituels. Ce ne sont pas des produits. Ils appartiennent au Souverain Berger, Jésus-Christ.
L’appel au ministère est un appel à servir, non à exploiter. Un appel à équiper, non à posséder.
L’apôtre Pierre a écrit :
> « Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde… non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. »
— 1 Pierre 5:2-3
Votre devoir n’est pas de ramener les croyants dans votre cercle personnel, mais de les libérer pour qu’ils servent fidèlement là où Dieu les a plantés. Beaucoup de chrétiens de la diaspora sont déjà enracinés dans des assemblées locales, appelés à briller comme la lumière de Christ dans des sociétés séculières. Ils ont besoin d’encouragement, non de culpabilisation ; de soutien, non de séduction ; d’être mandatés, non contrôlés.
LES DANGERS D’UNE PRIORITÉ DÉPLACÉE
Lorsque des ministres mettent davantage l’accent sur l’expansion de leur audience en ligne que sur l’édification du Corps de Christ sur le terrain, la mission est déjà compromise.
Le désir de récolter des fonds au lieu d’investir dans la formation de leaders locaux n’est pas l’Évangile.
La pression exercée pour rendre les croyants dépendants de vos enseignements, plutôt que de les encourager à grandir en maturité et à servir dans leurs communautés, ce n’est pas du discipaulat. C’est du consumérisme spirituel.
Voici un avertissement rempli d’amour :
Si nous continuons dans cette voie sans correction, nous risquons de devenir des marchands de la parole de Dieu au lieu d’être de sincères serviteurs de Christ.
« Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme le font plusieurs ; mais c’est avec sincérité, c’est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu. »
— 2 Corinthiens 2:17
UNE MEILLEURE VOIE : LA VOIE DU ROYAUME
Cher serviteur de Dieu, il existe une voie meilleure — la voie du Royaume :
Envoie, ne retiens pas. Envoie tes "fils et filles spirituels" comme ambassadeurs de l’Évangile dans les pays où Dieu les a placés.
Bénis, ne lies pas. Bénis-les pour qu’ils servent dans leurs églises locales et leurs communautés.
Équipe, n’exploite pas! Offre un enseignement biblique qui les rend capables de vivre à l’image de Christ, au lieu de créer une dépendance à tes sessions en ligne sur la toile.
Relâche, ne contrôle pas. Abandonne le désir de gérer leur temps, leur attention et leur argent. Laisse-les croître et porter du fruit là où ils sont.
La Grande Commission n’est pas de ramener les gens à nos ministères, mais de faire des disciples de toutes les nations.
Nous devons être prêts à perdre des abonnés si cela signifie que Christ est glorifié dans chaque nation.
UN DERNIER APPEL
L’Église traverse une saison de purification. Le Seigneur observe. Puissions-nous être trouvés fidèles.
J’exhorte chaque ministre qui lit cette lettre à examiner son cœur dans la prière, et à se poser les questions suivantes :
- Est-ce que je construis le Royaume de Christ ou le mien ?
- Est-ce que je forme des disciples ou j’attire des donateurs ?
- Est-ce que je sers ou je manipule ?
- Est-ce que je dirige les gens vers Christ ou vers moi-même ?
Revenons à la crainte du Seigneur.
Humilions-nous devant Lui.
Élevons le nom de Jésus au-dessus de nos ministeres, de nos plateformes et de nos ambitions personnelles.
Bénissons la diaspora pour qu’elle soit l’Église là où elle se trouve.
Libérons-la pour qu’elle soit sel et lumière dans les nations.
Faisons connaître Christ, et non nous-mêmes.
Pour Sa seule gloire,
Fleury Ndongozi
Serviteur de Christ et de Son Église
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